Sarkozy veut «refonder la politique agricole».
Le chef de l'État a proposé un plan «ambitieux» de 1,65 milliard d'euros pour faire face à «une crise sans précédent».
Au milieu de l'étable de Jean-Noël et Cédric Bongain, agriculteurs dans la plaine jurassienne, Nicolas Sarkozy écoute silencieusement les doléances. «Monsieur le président, on est au bord du gouffre», lance d'entrée Jean-Noël, 56 ans, éleveur de vaches laitières montbéliardes. «L'an passé, on gagnait 1 700 euros par mois. Cette année, il nous reste 133 euros à la fin du mois pour 70 heures de travail par semaine. Jusqu'ici, on piochait dans les réserves. Mais elles sont à sec», poursuit-il. «On ne se contentera pas de rustines», prévient le plus jeune.
Plus loin, Sarkozy fait une halte devant un cheptel de veaux. «Ils sont magnifiques. Votre exploitation est impeccable», dit le président. Cédric, impassible : «Elle est aux normes. Mais au bout de quinze ans, je n'ai toujours pas fini de rembourser les investissements. Vous pouvez comprendre ça ?» «Oui, oui, répond Sarkozy. Comprendre c'est une chose, prendre des décisions en est une autre.» Une fois n'est pas coutume, le président prend son temps. Fait le tour de l'exploitation. Rit quand un taureau lui lèche la main. Prend la pose au milieu des enfants du village pour immortaliser son passage à Rahon.
Dix minutes plus tard, le cortège présidentiel rejoint Poligny, la capitale du comté, le fromage du cru. À l'entrée de la commune, une quinzaine d'agriculteurs ont déployé une banderole sur laquelle on peut lire «Vivre de nos produits». D'autres manifestants ont échappé aux gendarmes en investissant les sous-bois, près de la salle omnisports où le chef de l'État prononce son discours. Ils réussiront à se faire entendre en agitant les cloches de leurs vaches.
Au milieu de l'étable de Jean-Noël et Cédric Bongain, agriculteurs dans la plaine jurassienne, Nicolas Sarkozy écoute silencieusement les doléances. «Monsieur le président, on est au bord du gouffre», lance d'entrée Jean-Noël, 56 ans, éleveur de vaches laitières montbéliardes. «L'an passé, on gagnait 1 700 euros par mois. Cette année, il nous reste 133 euros à la fin du mois pour 70 heures de travail par semaine. Jusqu'ici, on piochait dans les réserves. Mais elles sont à sec», poursuit-il. «On ne se contentera pas de rustines», prévient le plus jeune.
Plus loin, Sarkozy fait une halte devant un cheptel de veaux. «Ils sont magnifiques. Votre exploitation est impeccable», dit le président. Cédric, impassible : «Elle est aux normes. Mais au bout de quinze ans, je n'ai toujours pas fini de rembourser les investissements. Vous pouvez comprendre ça ?» «Oui, oui, répond Sarkozy. Comprendre c'est une chose, prendre des décisions en est une autre.» Une fois n'est pas coutume, le président prend son temps. Fait le tour de l'exploitation. Rit quand un taureau lui lèche la main. Prend la pose au milieu des enfants du village pour immortaliser son passage à Rahon.
Dix minutes plus tard, le cortège présidentiel rejoint Poligny, la capitale du comté, le fromage du cru. À l'entrée de la commune, une quinzaine d'agriculteurs ont déployé une banderole sur laquelle on peut lire «Vivre de nos produits». D'autres manifestants ont échappé aux gendarmes en investissant les sous-bois, près de la salle omnisports où le chef de l'État prononce son discours. Ils réussiront à se faire entendre en agitant les cloches de leurs vaches.